La formation professionnelle doit s’adapter aux besoins réels de l’économie nationale. D’où la nécessité de revoir les programmes mis en place et les formations dispensées dans les centres de formation professionnelle. Il s’agit, en fait, de motiver les apprenants afin de les inciter à se former dans les spécialités dont l’économie a le plus besoin.
La convention de formation professionnelle signée avec le partenaire français s’inscrit dans le cadre du Programme d’appui à la formation et l’insertion professionnelle (Pafip) cofinancé par l’Agence française de développement (AFD) et l’Union européenne (UE).
Le Pafip vise notamment à renforcer les capacités des partenaires sociaux (Utica et Ugtt), au niveau central et local, sur les problématiques de formation professionnelle grâce à l’expérience française transmise par les partenaires sociaux français (Confédération française démocratique du travail — Cfdt et Union des industries et métiers de la métallurgie — Uimm).
L’AFD financera à hauteur de 700.000 euros, sous forme de subvention, ces activités qui consistent notamment en l’organisation de séminaires de travail, des ateliers de formation, des sessions de coaching au bénéfice des personnels chargés de suivre cette thématique parmi les partenaires sociaux. Ces activités permettront entre autres la mise en place d’une Unité d’appui à la formation au sein de l’Ugtt et de l’Utica, le transfert et la mise en place d’outils de pilotage comme les répertoires sectoriels des métiers, la charte de l’apprentissage tout au long de la vie, le système de certification ou la définition de l’architecture d’un système tunisien de formation professionnelle continue.
Monter en gamme
Dans son allocution d’ouverture, Mme Saïda Ounissi, ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi, a rappelé que cette signature marque une véritable opérationnalisation du dispositif national de la formation professionnelle pour le projeter dans le 21e siècle.
Le secrétaire général de l’Ugtt, M. Noureddine Taboubi, a pour sa part insisté sur la nécessité de disposer de solutions nouvelles permettant de répondre aux problématiques actuelles et de déployer les efforts dans la formation d’une main-d’œuvre qualifiée pour une meilleure insertion économique et surtout sociale.
Le président de l’Utica, M. Samir Majoul, a souligné l’importance de la formation professionnelle pour accompagner les mutations de l’économie et la question de l’employabilité des jeunes dans ce cadre.
Les partenaires sociaux français ont rappelé leurs liens qui datent de longue date avec leurs homologues tunisiens et ont fait part de leur enthousiasme à entamer ce nouveau chapitre de leur travail commun avec les Tunisiens pour contribuer à l’amélioration du niveau des compétences des jeunes au service de l’économie et de la société tunisiennes.
La formation professionnelle doit s’adapter aux besoins réels de l’économie nationale. D’où la nécessité de revoir les programmes mis en place et les formations dispensées dans les centres de formation professionnelle. Il s’agit, en fait, de motiver les apprenants afin de les inciter à se former dans les spécialités dont l’économie a le plus besoin.
Technologies de la communication
Il faut dire que certains secteurs sont plus demandés que d’autres en matière de formation. Ainsi, les technologies de l’information et de la communication ont une bonne cote auprès des jeunes. En effet, ces derniers sont intéressés par une formation dans cette spécialité qui ouvre de larges horizons dans le monde du travail. L’ambition des apprenants est de travailler dans une société de téléphonie mobile ou dans une grande entreprise de télécommunication. Certains jeunes souhaitent s’installer à leur propre compte en montant leur projet privé et en faisant travailler d’autres jeunes.
L’essentiel est que la formation ne constitue pas le dernier recours des jeunes comme c’était le cas par le passé. En effet, les défaillants du système scolaire étaient obligés à se rabattre sur le système de formation pour apprendre un métier. Ce n’est plus le cas aujourd’hui dans la mesure où plusieurs jeunes, même des bacheliers, choisissent la formation qui ouvre des perspectives prometteuses pour l’emploi.
Cependant, certaines spécialités demeurent peu intéressantes pour les jeunes comme ceux qui sont en rapport, par exemple, avec l’artisanat. On sait déjà que le secteur de la joaillerie est assez boudé. Pourtant, le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle a aménagé des centres de formation professionnelle bien équipés en matériel et moyens d’apprentissage et a mobilisé les cadres nécessaires pour la formation. Le travail de l’agriculture ne semble pas non plus motiver les jeunes vu la situation désastreuse dans laquelle vit le secteur.
Plusieurs centres de formation sont ainsi délaissés, ne comptant qu’un nombre modeste d’apprenants. Le temps est venu pour revoir la liste des spécialités à dispenser dans les centres de formation professionnelle en impliquant à cet effet toutes les parties prenantes, y compris les chefs d’entreprise et la société civile. Leur tâche consiste essentiellement à faire un diagnostic du système de la formation, formuler des observations et des recommandations de nature à promouvoir un secteur très utile pour l’économie nationale.